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Le nouveau visage des technologies hôtelières



Le secteur de l’hôtellerie et de sa distribution en ligne dans lequel nous travaillons est passionnant. À chaque jour son lot de nouveautés. La semaine dernière, ce fut l’acquisition par AccorHotels d’Availpro, l’un de nos concurrents européens.

Un résultat bien mérité pour l’équipe d’Availpro qui a su développer une entreprise florissante au service d’un segment important du marché français de l’hôtellerie.

Dans le secteur des technologies hôtelières, la consolidation se poursuit et nous avons observé ces dernières années un grand nombre d’opérations de rachats.

Quelques exemples :


  • Acquisition de Buteeq, Price Match et Hotel Ninjas par Priceline Group (Booking.com)

  • Acquisition de Hetras PMS, SnapShot, ReviewPro par PMS company Shiji

  • Acquisition d’Itesso par Amadeus

  • Acquisition de Trust International et Genares par Sabre

  • Acquisition de Revcaster par Rainmaker Group

  • Acquisition de Guestfolio par Cendyn

  • Acquisition de Serenata par HeBS Digital

  • Acquisition de FastBooking et Availpro par AccorHotels

Cette nouvelle acquisition est, et j’en suis convaincu, une excellente nouvelle pour l’équipe d’Availpro. Elle s’inscrit dans une tendance qui voit les fournisseurs indépendants de technologies hôtelières passer sous le contrôle de grands groupes comme les agences de réservation en ligne ou les chaînes d’hôtels. La plus grande partie de ces technologies étant sur le cloud, les nouveaux propriétaires ne prennent pas seulement possession des logiciels mais de l’ensemble des données client, des historiques de transactions, et des informations de prix et de disponibilités d’hôtels visiblement concurrents.

Les fournisseurs indépendants de technologies hôtelières se font de plus en plus rares – nombre d’entre eux (y compris certains des propres concurrents de SiteMinder) ayant été absorbés par les géants du secteur. La motivation derrière ces acquisitions varie d’un fournisseur à l’autre. Toutefois, l’un des principaux ressorts de ces acquisitions pour les chaînes hôtelières et les agences de réservation en ligne est incontestablement la lutte pour l’offre hôtelière.

Booking.com a fait l’acquisition de technologies hôtelières dans ce qui a pu être interprété comme une tentative de contrôle de la disponibilité des chambres d’hôtel et de la source d’approvisionnement des tarifs. De son côté, Expedia crée actuellement sa propre technologie hôtelière pour impliquer davantage l’hôtelier avec son extranet (comprendre « l’endroit où les inventaires et les tarifs sont entrés »). Dans le cas d’AccorHotels, le groupe a besoin d’élargir son offre hôtelière au-delà de la marque AccorHotels pour offrir un plus grand choix aux consommateurs sur le site web marchand d’AccorHotels, qui vise à s’emparer d’une partie des réservations des OTA via son canal direct.

C’est là – quand elles perdent leur indépendance – que la situation devient problématique pour les sociétés rachetées, et leurs clients hôteliers. Ces entreprises autrefois florissantes, innovantes et plaçant le client au cœur de leurs préoccupations, qui avaient à cœur d’améliorer chaque jour leur produit pour leurs clients hôteliers, sont désormais prises dans une grosse machine qui a probablement des préoccupations complètement différentes de celles qui étaient autrefois les leurs. Avant l’acquisition, leur but était de satisfaire leurs clients hôteliers et de créer des fonctionnalités qui leur tenaient à cœur. Aujourd’hui, leurs actions sont largement déterminées par les priorités de cette grande entité à qui elles appartiennent. Des groupes comme Priceline et AccorHotels ne cherchent pas à booster de manière significative leurs revenus en vendant ces technologies à des hôteliers indépendants – l’apport est négligeable par rapport aux revenus générés par leur activité principale. Mais les technologies rachetées peuvent se transformer en or pour ces entreprises grâce à l’offre de chambres d’hôtel et à l’analyse des données en provenance de ces derniers.

Naturellement, cette situation peut générer des conflits d’intérêts pour l’hôtelier qui utilise ces technologies nouvellement acquises. Certains peuvent être indifférents ou ignorants des implications possibles, mais de nombreux hôteliers ne souhaitent pas donner le contrôle de leur technologie et de leurs données à un seul site de réservation, ni céder à un opérateur hôtelier concurrent le contrôle et l’accès de leur inventaire, leur tarification et leurs données client.

Il n’est pas étonnant que certaines entreprises de technologies hôtelières décident de vendre prématurément dans leur cycle de vie. Créer et vendre des technologies aux hôtels n’est pas une mince affaire. Dans le cas des fournisseurs d’outils de distribution et de connectivité, la tâche s’avère particulièrement rude en raison des volumes de transaction considérables, des fortes disponibilités nécessaires, des mises à jour instantanées, du vaste choix d’options d’intégration vers toutes sortes de canaux et de systèmes PMS. Seule une exploitation à grande échelle est efficace, et c’est pourquoi je soupçonne que de nombreuses entreprises du secteur de SiteMinder font le choix d’être rachetées lorsqu’elles atteignent quelques milliers de clients. Il est vraiment difficile de développer une entreprise de 5 000 à 25 000 clients et tout le monde ne souhaite pas s’y atteler.

Pour les fournisseurs indépendants d’outils technologiques, une période intéressante les attende. À l’avenir, les hôtels n’auront-ils pas d’autre choix que d’acheter leur technologie auprès de grandes chaînes hôtelières ou de sites de canaux de réservation sur lesquels ils sont inscrits ? Ou bien de petits développeurs indépendants d’outils technologiques vont-ils réussir à prospérer dans un environnement où l’intégration de plateformes ouvertes et l’innovation technologique feront d’eux une option de choix pour les hôtels ? Quand nous avons lancé SiteMinder, le secteur des outils technologiques était fragmenté, avec de nombreux petits protagonistes. Aujourd’hui, de très grands groupes les ont remplacés ou absorbés. Au rythme des acquisitions et des consolidations, le paysage des technologies hôtelières change rapidement. Que réserve l’avenir ? Nul ne le sait, mais comme je le répète souvent, on ne s’ennuie jamais dans l’industrie en ligne du tourisme !

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